Au commencement était la haine.

Généralement la haine et l’amour sont campés comme des forces ou des passions opposées ; la haine détruit, attaque les liens, tandis que l’amour au service de la vie, tisse des liens.

Dans la psyché les destins de la haine et de l’amour sont imbriqués. Pour la psychanalyse la question ne se pose donc pas dans les termes d’exclusion de l’une par l’autre; amour et haine étant consubstantiels à la condition humaine, s’opposant à l’indifférence qui plonge le sujet dans la solitude et le fait tomber hors du monde humain.

D’autre part si la haine apparaît comme le compagnon inattendu de l’amour, elle est aussi envisagée comme son précurseur , une haine “originaire” en quelque sorte qui participe de la construction  du sujet et du groupe.

Cependant cette vision idyllique de la haine vole en éclats quand la destruction devient la manifestation de la haine, d’une haine pure déliée du couple amour/haine…

Martine Serres

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